top of page
  • Photo du rédacteurMicroland

Entretien avec ... Gabriel Nève, maître de Conférences à l'Université d'Aix-Marseille.

Dernière mise à jour : 11 mars 2020

Bienvenue dans notre rubrique "Entretien avec ..." qui complète les pages d'un carnet de voyage, dont l'ambition est l'immersion de notre auditoire dans les coulisses de Microland et celui du monde du vivant.


Gabriel s'est consacré à l'introspection du monde du vivant à travers des études et travaux portant sur la description de la diversité des espèces dans différents habitats. Membre de l'Office pour les insectes et leur environnement (OPIE), et passionné par les diptères, il rejoint alors notre ONG Microland durant la deuxième expédition scientifique consacrée à l'étude d'insectes endémiques. Sur l'archipel, il étudia donc les diptères et plus particulièrement les Syrphidae représentant d'importants pollinisateurs, prédateurs d'autres insectes, ou décomposeurs.


Dans cet entretien, Gabriel nous raconte son expérience dans ce bassin de biodiversité exceptionnel.



Comme l’archipel est petit, les organisations concernées par la protection et l’étude de la faune et de la flore se connaissent et s’entraident. Nous avons ainsi bénéficié d’un fort appui de l’antenne locale de BirdLife, l’ONG internationale concernée par la protection des oiseaux.


Microland : Racontez-nous en quelques lignes, votre histoire en relation avec l’ONG. Comment s’est déroulé le début de votre collaboration ?

Gabriel Nève : Je suis membre de l’association entomologique OPIE, et c’est par ce biais-là que j’ai appris l’existence de Microland, et de ses projets concernant São Tomé et Principe. Je suis allé aux réunions d’information sur ce projet, et ai indiqué mon intérêt à participer. J’ai participé à l’identification des diptères capturés lors de la première expédition, et ai proposé de cibler plus ce groupe-là lors de la seconde expédition.


Quelles étaient vos missions ainsi que vos attentes durant l'expédition ?

Durant la mission d’octobre-novembre 2019, ma mission fut principalement la capture et la gestion des diptères. Durant nos sorties, j’ai collecté des insectes de cet ordre, et ai confié à mes collègues les Lépidoptères et Coléoptères capturés. Je me suis également attaché à prendre note scrupuleusement des lieux de capture et de leur localisation GPS en longitude et latitude, ce qui est essentiel à un bon étiquetage de tous les échantillons.



À quoi ressemblaient vos journées et quels fut les moments marquants lors de cet incroyable voyage ?

Le matin après le petit-déjeuner, en général assez copieux, nous partions en prospection entomologique, avec des chasses à vue et des recherches de coléoptères dans les troncs pourris rencontrés. Lors du retour au logement en début d’après-midi, nous triions les échantillons de la matinée, afin de les classer et de les étiqueter correctement. Si les conditions météorologiques le permettaient, une seconde sortie plus courte l’après-midi était possible, puis une chasse de nuit au drap éclairé à partir de 18 h jusque 22 h 30.


Le matin après le petit-déjeuner, en général assez copieux, nous partions en prospection entomologique, avec des chasses à vue et des recherches de coléoptères dans les troncs pourris rencontrés.








Qu’avez-vous découvert, appris, et partagé avec l'équipe, les entités locales, ainsi que les autres organisations ?

Les problèmes logistiques à São Tomé ne sont pas les mêmes qu’en France. A l’arrivée sur l’île de Principe, il n’était pas possible d’acheter de l’essence pour le groupe électrogène, car le bateau fournissant l’essence à l’île n’avait pas encore déchargé. Il a donc fallu attendre deux jours pour en avoir et ainsi pouvoir faire fonctionner le groupe électrogène.

Le personnel du Parc Naturel de Príncipe s’est montré très intéressé par nos prospections.


Comme l’archipel est petit, les organisations concernées par la protection et l’étude de la faune et de la flore se connaissent et s’entraident. Nous avons ainsi bénéficié d’un fort appui de l’antenne locale de Birdlife, l’ONG internationale concernée par la protection des oiseaux. Nous avons aussi eu l’occasion de rencontrer des chercheurs de l’Université de Lisbonne et du Missouri Botanical Garden, ce qui fut toujours enrichissant et pourra peut-être mener à une collaboration dans l’avenir.



La suite. Quelles sont les prochaines étapes et autres actions à suivre concernant vos découvertes et vos évaluations ?

Il reste énormément de travail. D’abord, il faut trier les échantillons rapportés, afin de les fournir aux spécialistes. Pour les groupes dont nous pouvons nous charger nous-même, il faut mener les identifications, ce qui demande du temps, car la documentation nécessaire n’est pas toujours à jour. Mes échantillons sont conservés dans l’éthanol à 95 %, ce qui permettra l’extraction d’ADN sur certains spécimens, afin de confirmer les identifications sur base morphologique. Dans un premier temps, je vais faire une synthèse des échantillons rapportés, afin de pouvoir la fournir à nos correspondants Santoméens.


L'équipe de Microland souhaite remercier Gabriel Nève pour son engagement, son partage de connaissances et son enthousiasme durant ce voyage scientifique.


En apprendre plus sur Gabriel Nève :

177 vues0 commentaire
bottom of page